Remplacer la carte électronique (PCB) de votre disque dur : une fausse bonne idée ?
Les pannes électroniques engendrent des dommages sur la carte électronique (PCB) du disque dur et la perte d’accès à vos données. Changer la carte électronique semble donc la première chose à faire. Databack vous sensibilise sur les risques que cette intervention fait courir à votre disque dur et à vos données.
Pannes électroniques : une double peine pour votre disque dur
Les pannes électroniques qui frappent les supports de stockage informatique sont souvent consécutives à une surtension électrique (foudre, variations du réseau d’alimentation…) ou à un court-circuit au niveau de l’alimentation (dégâts des eaux, mauvaise manipulation…). Entraînant des dommages sur les composantes électroniques du support (PCB de disque dur, notamment), ainsi qu’une perte d’accès aux données, ce type de sinistre est synonyme de double peine pour l’utilisateur.
Le réflexe logique est de procéder à la réparation ou au remplacement des composantes électroniques endommagées afin de rétablir l’accès aux données du support. Tout bon réparateur informatique a en effet déjà remplacé avec succès la carte électronique (PCB) d’un disque dur et réussi à faire redémarrer celui-ci…
Nous souhaitons néanmoins prévenir des risques inhérents à ces manipulations mécaniques suite à une panne électronique. Si la décision d’un dépannage matériel prend le pas sur le fait de confier la récupération de données à un laboratoire dédié, ce choix doit être fait en toute connaissance de cause…
Changer votre carte électronique : risques et nature des dommages
Un simple remplacement de la carte électronique (PCB) de votre disque dur peut entraîner des dommages irréversibles. Les technologies HDD appliquées aux composantes électroniques ont en effet connu des évolutions notables, voire des changements fondamentaux, au cours de ces dernières années.
Par souci d’économie, les fabricants de disques durs ont ainsi directement déporté une partie de leur microcode (ou microprogramme) sur les plateaux. Le coût de stockage y est bien inférieur à celui d’un composant électronique, mais cette configuration ne permet plus à la carte électronique de démarrer seule le disque dur. Cela condamne de fait la possibilité d’interversion de cartes entre disques durs récents. Et dans certains cas, des valeurs essentielles stockées dans la ROM de la carte peuvent être irrémédiablement modifiées.
Les interventions matérielles sur les disques durs hybrides (type SSHD) sont encore plus risquées : une mémoire Flash NAND stocke en effet une partie des données de l’utilisateur sur la carte électronique.
Autre cas de figure, autre risque, avec les disques durs à technologie de tête load/unload (chargement/déchargement) : lors d’une panne électronique, les têtes de lecture/écriture peuvent rester bloquées ou entrer en contact avec la surface des plateaux dans le cadre d’un atterrissage. La mise en rotation du moteur suite au remplacement de la carte électronique entraînera alors une déformation des têtes de lecture/écriture, une altération des surfaces de plateau et une destruction de données.
Intervenir ou non sur votre disque dur selon sa marque et sa date de fabrication
La conception de certains disques durs autorise néanmoins une intervention matérielle et le remplacement de la carte électronique. Cela concerne notamment les HDD produits par les marques Western Digital, Seagate, IBM, Samsung, Maxtor, Fujitsu, et dont la date de fabrication est antérieure à 2010. Même en cas d’incompatibilité, le changement ou la permutation de carte électronique n’entraînera aucun modification ni altération de votre support et de vos données.
Petite astuce : veillez toutefois à bien étiqueter et labelliser vos cartes électroniques avant toute manipulation !
En revanche, nous déconseillons toute intervention matérielle (remplacement, réparation…) sur les PCB de disques durs de fabrication récente (après 2010), ainsi que sur les disques durs des marques Toshiba et Hitachi (toute année de fabrication).
19 avril 2019